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Icône: Résurrection et Descente au limbes entourées des grandes fêtes de l’Eglise orthodoxe, Russie, XIXe

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Description

Icône: Résurrection et Descente au limbes entourées des grandes fêtes de l’Eglise orthodoxe : la Naissance de la Vierge, la Présentation de la Vierge au temple, l’Annonciation, la Nativité, le Baptême du Christ, l’Entrée à Jérusalem, la Transfiguration, l’Ascension, la Trinité de l’Ancien Testament, la Dormition de la Vierge, l’Exaltation de la Croix, Russie, XIXe.

Dimensions : H. 31x26.6x2.4 cm

Une icône proche de celle ci par son style a été publiée dans, Icônes russes XVIIe-XIXe s, Drouot, 27 avril 2009, N°81

Conservation : Pertes de la couche picturale.

Provenance : Collection suisse.

Références

Entrée à Jérusalem LOT 105, 95, 106, 11

L'Entrée du Chris à Jérusalem fait partie des grandes fêtes de l'Eglise orthodoxe et marque le début du cycle de la Passion. L'événement est reflété dans les quatre évangiles (Mtt, 21, 1-11 ; Mc, 11, 1-10 ; Lc, 19, 29-40, Jn, 12, 12-19). Les textes s'accordent pour raconter la scènes de la même manière. Jésus demande aux disciples de lui apporter un âne. Il monte sur l’âne et rentre dans la ville de Jérusalem sur sa modeste monture. Les Juifs viennent l’acclamer mais, les prêtres décident de le tuer par peur que ceux qui l'admirent et le vénèrent n'augmentent pas dans leur nombre. C'est par cet épisode que s'ouvre le récit de la fin de la vie terrestre du Christ.

Une des premières illustrations de ces textes est probablement le bas-relief du IVe siècle que l'on trouve sur le sarcophage Junius Bassos. L'iconographie de cette image adopte celle de l'entrée triomphale d'un empereur, idée que les textes éloignent en insistant sur l'humilité du Christ. Mais l'image qui montre le Christ jeune à califourchon sur son âne accueilli par la personnification de Jérusalem, proclame la Passion comme étant la Victoire du Christ sur la mort et le début de sa souveraineté dans Jérusalem céleste. L'image de l'Evangéliaire de Bossano, manuscrit du VIe siècle, adopte une vision beaucoup plus narrative où le Christ est un homme adulte assis sur son âne en amazone, accueilli par la foule tenant des feuilles de palmiers tout en couvrant le chemin de Jésus avec leurs manteaux. A partir de ce moment la Passion met plus l’accent sur le sacrifice et fixe désormais l'idée de l'humanité du Christ. Au XIVe siècle cette image évoluera encore en faisant descendre le Christ sur une pente symbolisant sa Descente aux limbes (The Oxford, 1991).

L'image de l'Entrée à Jérusalem apparaît en Russie probablement au XIVe siècle. Elle adopte l'iconographie byzantine en gardant tous les éléments narratifs. Souvent le Christ sur son âne occupe le centre de la composition entouré de deux groupes : derrière lui les apôtres vers lesquels il se tourne et les habitants de la ville venus l'accueillir. Certains exégètes ont vu dans cette image un sens profondément eschatologique marquant la séparation entre les croyants et les mécréants, des justes et des pécheurs (L.V. Nersessian, E.V. Gladyseva, 2008).

Littérature :

The Oxford Dictionary of Byzantium, New York, Oxford, 1991, vol.I, p.702-703

L.V. Nersessian, E.V. Gladyseva, Vhod v Ierusalim, in Ikony Vladimira i Suzdalja, Moscou, 2008, p. 92-98, N°9

Présentation du Christ au temple LOT 95, 106, 119

La Présentation du Christ au temple est racontée par Luc (Lc, 2, 21-40). « Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l'enfant reçut le nom de Jésus, celui, que l'ange lui avait donné avant sa conception. Quand le jour de la purification, fixée par la loi de Moïse arriva, les parents de Jésus le portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi : « Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur ». Ils venaient aussi présenter en offrande un couple de tourterelles ou deux petites colombes. Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Siméon. C'était un homme juste et religieux, qui attendait la consolation d'Israël, et l'Esprit Saint était sur lui. L'Esprit lui avait révélé qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Messie du Seigneur. Poussé par l'Esprit, Siméon vint au temple. Les parents y entraient avec l'enfant Jésus pour accomplir les rites de la Loi qui le concernaient. Siméon prit l'enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : « Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur s'en aller dans la paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples : lumière pour éclairer les nations païennes, et gloire d'Israël ton peuple. » Le père et la mère de l'enfant s'étonnaient de ce qu'on disait de lui. Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Vois, ton fils qui est là provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de division. - Et toi-même, ton cœur sera transpercé par une épée. - Ainsi seront dévoilées les pensées secrètes d'un grand nombre. » Il y avait là une femme qui était prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d'Asher. Demeurée veuve après sept ans de mariage, elle avait atteint l'âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s'éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. S'approchant d'eux à ce moment, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l'enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. Lorsqu'ils eurent accompli tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L'enfant grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. »

Le texte se rapporte à l'accomplissement du commandement : « mâle premier-né sera consacré au Seigneur » (Ex 13:2, 11-13) Il s'inscrit dans une tradition plus large selon laquelle chaque premier produit de l'homme doit être offert à Dieu. Mais l'enfant peut être racheté aussi, et c'est justement que sont en train de faire les parents de Jésus. Cependant, l'offrande citée dans ce texte n'est pas celle d'un agneau mentionné dans l'Exode 13:13, mais deux tourterelles correspondant seulement à la purification de Marie (Lv 12, 8) C'est pour ces raisons que la fête est appelée aussi la Purification de la sainte Vierge. La Vierge, les mains couvertes en signe d'offrande tend l'Enfant vers Zacharie qui de son côté tend ses mains couvertes en signe de respect pour recevoir l'Enfant (L. Uspenskij, V. Lossky, 1999)

L'église de Jérusalem fut la première à célébrer la Présentation du Christ au temple, et ceci depuis le IVe siècle. Le sens de cette fête est donné par la rencontre du Sauveur avec Simeon et Anne. Car ce sont eux qui reconnaissent dans l'Enfant une nouvelle Messie. Les premiers siècles l'église reste hésitante en ce qui concerne la célébration ou non de cette fête. Ce n'est qu'à l'époque de Justinien I (483-565) que la Présentation du Christ au temple est décrétée faisant partie de Dodékaorton c'est – à – dire des douze grande fêtes de l'Eglise.

Les représentations sont inexistantes avant le VIIe siècle et rares jusqu'au IXe ou l'iconographie se fixe dans une image montrant la Vierge tenant l'Enfant pour le donner à Siméon, alors que la prophétesse Anne, présente à la scène se tient un peu l'écart. Joseph y est toujours derrière la Vierge et le Christ (The Oxford, 1991)

Littérature :

The Oxford Dictionary of Byzantium, New York, Oxford, 1991, t.II, p. 963

L. Uspenskij, V. Lossky, The Meaning of Icons, New-York, 1999, p.168

L'Annonciation LOT 95, 106, 119

L'Annonciation, c'est l'annonce faite à la Vierge par l'archange Gabriel qu'elle sera la mère du Fils de Dieu. Plusieurs textes canoniques reflètent cet évènement de manière plus ou moins symbolique. Des visions prophétiques se suivent (cf. Genèse, 20, 12-13; Proverbes, 8, 22-30 et 9, 1-11; Exode, 3, 1-6) pour finir avec le texte de l'évangéliste Luc, 1, 26-38 qui narre la scène avec plus de détails. Il n'y fait aucune mention d'une activité de Marie au moment où l'ange lui annonce « la bonne nouvelle », on sait simplement qu'elle habite Nazareth et que l'ange « entre ». Les textes apocryphes sont plus explicites. Selon le Protévangile de Jacques, après avoir été confiée à Joseph le charpentier, Marie fut choisie par le conseil des prêtres du temple parmi les nombreuses vierges pour un travail des plus prestigieux, filer le pourpre pour le voile du temple du Seigneur. Quand elle alla au puits pour chercher de l'eau, l'ange lui apparut et lui annonça qu'elle allait concevoir un fils de Dieu (Ecrits, 1997).

Les schémas iconographiques présentent plusieurs variantes. Ils incluent toujours deux personnages : la Vierge et l’archange Gabriel. Représentée de plein pied, Marie est soit en train de filer le pourpre soit en train de puiser de l'eau d'un puits. Plus tard une troisième formule viendra enrichir l'iconographie de l'Annonciation. Elle représente Marie assise ou à genoux devant une table sur laquelle est posée un livre ouvert. Au-dessus d'elle, entouré d'un nuage ou figuré dans un faisceau de lumière, apparaît l'Esprit Saint sous forme d'une colombe. Cette formule iconographique est d'origine occidentale et n'est connue dans le monde orthodoxe qu'à partir du XVIIe siècle.

Nous ne savons pas à quelle date l'église a commencé à célébrer l'annonce faite à Marie ou, comme dit le tropaire qui se rapporte à la fête, « le début de notre salut et la manifestation du mystère éternel ». Il est probable que ce fut avant le Concile d'Ephèse (431) au cours duquel fut défini le dogme de la maternité divine. Les sources littéraires étaient en effet connues depuis longtemps, aussi bien les évangiles canoniques que les apocryphes qui reflètent l'évènement, tels le Protévangile de Jacques (11, 1-2) et celui de Pseudo Matthieu, 9, 1-2 existaient déjà au IIIe siècle.

Dès le Ve siècle, l'Annonciation fut célébrée dans les différentes églises d'Orient et d'Occident à des dates différentes. Les raisons de ces divergences sont à chercher dans les spéculations théologiques de l'époque qui ne s'appuyaient pas sur les mêmes arguments.

A Byzance les difficultés d'ordre théologique furent résolues par le Concile de Quinisexte (in Trullo) qui a eu lieu en 692. Il autorisa la célébration de l'Annonciation pendant le Grand Carême et même lorsqu'elle tombe un Vendredi saint ou un Dimanche de Pâques. Depuis, cette fête est célébrée le 25 mars aussi bien en Orient qu'en Occident. Elle porte le nom d' « Evangelismos » en grec et « Blagovescenie » en slavon, ce qui veut dire « bonne nouvelle » ou « annonce de la grâce » (M.Vassilaki, 2000).

L'image de l’Annonciation apparaît très tôt dans l'art. Les premiers exemples semblent dater du Ve – VIe siècle. En Russie, la représentation de l’Annonciation arrive de Byzance au XIe siècle (V.I. Antonova,V. I., et Mneva, 1963).

Littérature :

Protévangile de Jacques. Ecrits apocryphes chrétiens, Bibliothèque de la Pléiade, Paris 1997, p. 88

M. Vassilaki, Mother of God, Representations of the Virgin in Byzantine Art, Benaki Museum, Athènes, 2000, p. 269-271, n° 5 et n° 6

V.I. Antonova, V. I., et Mneva, N.E. Katalog Drevnerusskoĭ Zhivopisi XI-nachala XVIII V.v.; Moscou, 1963, t. I.